Corpus Le Docteur mysterieux

Tome 2 - Chapitre 48

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XLVIII Lodoïska[Par ClaireCheymol] Voir note chapitre 47. Incarnation héroïque de la vertu , le personnage de Lodoïska, tiré du roman de Louvet de Couvray, accède au mythe et connait la consécration populaire. Ce personnage inspire plusieurs opéras et diverses pièces de théâtre dans toute l’Europe, parmi lesquelles l’opéra Lodoïska (1791) de Luigi Cherubini, et l’opéra-comique Lodoïska, ou les Tartares du citoyen Kreutzer (1791). [Par GaelleGuilissen] Ce chapitre a été publié dans les numéros du Siècle du 26 et du 27 février 1870.

Louvet[Par ClaireCheymol] Voir note du chapitre 39., que nous avons vu imprudemment élevé par ses amis, logeait dans la rue Saint- Honoré, à quelques pas seulement du club des jacobins. Sa hardiesse à accuser l’homme populaire par excellence, l’hôte du menuisier Duplay, l’incorruptible Robespierre[Par ClaireCheymol] Robespierre est surnommé "l'incorruptible" en raison de l’intransigeance et de la fermeté de ses positions. Ce surnom lui est donné par la Commune alors qu'elle lui dédie la médaille commémorative des hommes du dix août., comme on l’appelait, le désignait à la haine du peuple, et il savait que du premier soulèvement il serait la première victime. Aussi sa vie était-elle d’avance celle d’un proscrit[Par ClaireCheymol] A la chute de la Gironde, Louvet de Couvray est décrété d’arrestation avec d’autres ministres girondins. Après le 9 thermidor, Louvet rédige une lettre à la Convention réclamant la fin de sa proscription : Appel des victimes du 31 mai, aux Parisiens du 9 thermidor. . Il ne sortait, même pour aller à la Convention, qu’armé d’un poignard et de deux pistolets. La nuit, il demandait asile à quelque ami, et ne rentrait que furtivement dans sa propre maison pour visiter la jeune et belle créature qui s’était dévouée à lui.

Cette femme, dont l’œil inquiet épiait sans cesse, entendit passer avec des vociférations et des chants patriotiques cette députation qui se rendait aux Jacobins ; au milieu de ces vociférations, elle entendit les cris de : « Mort aux girondins ! » et, soit préoccupation, soit réalité, elle crut même entendre celui de : « Mort à Louvet ! »

Alors elle descendit, se mêla aux groupes, pénétra dans la salle avec eux, monta aux tribunes pour s’y dissimuler, et là, dans toute son étendue, elle entendit la motion d’égorger[Par GaelleGuilissen] [la motion d'égorger] "la motion faite d'égorger" les traîtres, les ministres perfides et les représentants infidèles.

Pour elle, il n’y avait pas de doute ; ce que demandait cette voix, c’était la mort de son amant et de tout le parti dont il était un des chefs.

On a vu comment elle s’était élancée hors de la salle, comment elle avait rencontré Danton sur la porte, et comment, dans son ignorance du but qui l’amenait, sa fuite n’avait été que plus précipitée.

Où courait-elle ?

Elle n’en savait rien d’abord elle-même. Ce jour-là, elle n’avait point de rendez-vous pris avec Louvet. Chez qui allait-elle porter la nouvelle terrible ? chez Roland ? car Roland était l’âme de la Gironde. Mais la sévère madame Roland[Par ClaireCheymol] Voir chapitre 39 et la note qui lui est consacrée. Mme Roland exerce une influence particulière sur le parti girondin. Dans le chapitre 39, Dumas la dépeint "haineuse", "austère", "janséniste" et ferme dans ses positions, ennemie de Danton et de Robespierre., l’inspiratrice de son mari, même pour un danger de mort, consentirait-elle à recevoir chez elle la maîtresse de l’auteur de Faublas ? Non.

Chez Vergniaud[Par ClaireCheymol] Voir note du chapitre 39. ?[Par GaelleGuilissen] [Chez Vergniaud ?] On trouve ici un retour à la ligne dans le journal. Mais Vergniaud n’était jamais chez lui. Tous ces hommes de la Révolution, sachant le peu de temps qu’ils avaient à vivre, essayaient de doubler leur existence par l’amour. Vergniaud ne serait pas chez lui ; il serait chez mademoiselle Candeille[Par ClaireCheymol] Voir note du chapitre 29 : "Une soirée chez Talma"., la charmante actrice, qui, dans son égoïsme, ne laisserait pas sortir son amant, de crainte qu’il lui arrivât[Par GaelleGuilissen] [qu'il lui arrivât] "qu'il ne lui arrivât" malheur.

Chez Kervélagan Kervélégan[Par ClaireCheymol] Augustin Bernard François Le Goazre de Kervélégan (1748-1825), ancien avocat né à Quimper et conventionnel girondin. La journée du 10 mars, alors qu’un complot s’élabore contre la Gironde, il joint les fédérés bretons présents à Paris et les somme de prendre les armes pour protéger les membres de la Convention. ? Mais sans doute était-il déjà au faubourg Saint-Marceau[Par ClaireCheymol] Aujourd'hui situé à cheval sur le 5e et le 13e arrondissement, le quartier Saint-Marceau, alors populaire, est réputé pour sa pauvreté et son caractère révolutionnaire., au milieu des fédérés bretons, s’il n’était pas encore parti de Paris.

Mais n’était-ce point achever de perdre les girondins que de leur faire chercher un refuge dans les rangs des Bretons, au moment où la Bretagne se soulevait ?[Par ClaireCheymol] L’année 1793 est marquée par les insurrections et le début de la chouannerie, guerre civile qui oppose les royalistes dans l’Ouest et les républicains. Lors de jaqueries, les paysans expriment, parfois violemment, leur mécontentement face à la charge de l’impôt et à la levée en masse dictée par la Convention.

Au moment où, arrêtée au coin de la rue de l’Arbre-Sec, elle hésitait pour savoir si elle continuerait sa route ou franchirait le pont Neuf, elle vit passer près d’elle un homme qu’elle crut reconnaître pour un des leurs.

Il marchait calme et avec l’insouciance de l’homme ou qui ne connaît pas le danger ou qui le méprise.

Elle alla à lui.

– Citoyen, dit-elle, je suis Lodoïska, la maîtresse de Louvet ; il me semble que je reconnais en vous un girondin, ou tout au moins un ami de la Gironde.

Celui auquel elle s’adressait la salua respectueusement.

– Vous ne vous trompez pas, madame, lui dit- il, sans partager toutes les opinions de la Gironde, je partagerai probablement son sort. Jeté dans Paris par un grand amour et une grande haine, je me suis assis sur un des bancs de vos amis[Par GaelleGuilissen] [sur un des bancs de vos amis] "sur les bancs de vos amis", espérant y faire la guerre à la noblesse et ses privilèges, dont j’étais victime : je me suis trompé. La République est tellement forte, à ce qu’il paraît, que ses enfants se divisent, et que je n’assiste plus qu’à des récriminations de parti, qu’à des accusations de faiblesse ou de trahison. Vous pouvez donc vous fier à moi, madame ; mon nom est Jacques Mérey.

Lodoïska avait entendu prononcer ce nom comme celui d’un médecin savant, humanitaire et dévoué à la République.

Elle saisit son bras.

– Aidez-moi à les sauver, dit-il, et à vous sauver vous-même.

Jacques Mérey secoua la tête.

– Je crois bien, dit-il, que nous sommes tous perdus. Peu m’importe ! à moi qui ne tenais à la vie que par mon amour. Je peux dire cela à vous qui ne vivez que par le vôtre, madame ; mais je n’en suis pas moins tout à vos ordres, si je peux vous aider en quelque chose.

– Mais vous ne savez donc pas ce qui se passe, s’écria Lodoïska.

– Oh ! si fait ! dit Jacques, je suis au courant de tout ; je quitte la Convention.

– Mais vous ne quittez pas, comme moi, les jacobins, dit Lodoïska. Vous ne savez pas que la section des Quatre-Nations[Par ClaireCheymol] Voir note du chapitre 47 : "Le tribunal révolutionnaire". et les volontaires[Par ClaireCheymol] Après l’entrée en guerre de la Prusse et de l’Autriche contre la France, l’Assemblée législative proclame « la patrie en danger » et réclame aux volontaires d’affluer vers Paris pour défendre la nation. de la Halle sont venus au nombre de mille, avec des chants frénétiques et des cris féroces, demander la mort des girondins. – Et tenez, dit-elle, en lui montrant une nouvelle colonne d’hommes du peuple qui s’avançait dans la rue Saint-Honoré, la plupart armés de sabres et de piques ; et tenez, voilà les bourreaux !

Et, en effet, ces hommes, en passant devant Lodoïska et Jacques Mérey, laissèrent échapper des imprécations de colère et des menaces de mort.

– Allons chez Pétion[Par ClaireCheymol] Voir note du chapitre 29 : "Une soirée chez Talma". , lui dit Jacques Mérey ; c’est là que se sont donné rendez-vous tous nos amis.

Pétion demeurait rue Montorgueil[Par ClaireCheymol] Anciennement nommée la « Comtesse d’Artois », la rue change de nom pour « Montorgueil » sous la Révolution française lorsqu’un arbre est planté au sommet de la rue. Planter un arbre est un acte symbolique puisque l’arbre constitue le symbole de la liberté et de l’idéal révolutionnaire.. MéryMérey et Lodoïska franchirent les halles pleines de tumulte et de cris ; les femmes, qui croyaient que c’était à la trahison du ministre de la guerre Beurnonville et du général en chef Dumouriez[Par ClaireCheymol] Pierre-Riel de Beurnonville (1752-1821), d’abord aide de camp à l’armée du Rhin, il s’allie à Dumouriez et combat en particulier à Valmy et à Jemmapes. Il est élu ministre de la guerre par la Convention en 1793 puis démissionne peu après sa nomination. Alors chargé de ramener Dumouriez dans le droit chemin en compagnie de quatre commissaires de l’Assemblée du Nord, ce dernier le livre aux Autrichiens. Le général Dumouriez, malgré les victoires qu'il remporte est tenu suspect dans l'opinion en raison de ses accointances avec la monarchie et l'Autriche. et des girondins qu’était dû l’enrôlement forcé des derniers volontaires, étaient toutes armées de couteaux qu’elles agitaient sans nommer personne, mais en demandant la mort des traîtres. Quelques-unes avaient des piques et demandaient à marcher, elle aussi, sur la Convention.

– Ah ! murmurait Lodoïska, et quand on pense que c’est aux hommes du 20 juin[Par ClaireCheymol] 20 juin 1791 : fuite de la famille royale arrêtée à Varennes. On répand la rumeur selon laquelle le roi a été enlevé contre son gré mais la confiance du peuple est perdue.[Par GaelleGuilissen] [quand on pense que c'est aux hommes du 20 juin] "quand on pense que c’est aux hommes qui ont fait la révolution, aux hommes du 20 juin", aux hommes du 10 août[Par ClaireCheymol] 10 août 1792 : prise des Tuileries et chute de la Monarchie. La famille royale est enfermée à la prison du Temple., aux hommes du 21 septembre[Par ClaireCheymol] Dumas se réfère sans doute au 22 septembre 1792 : la Convention abolit la Monarchie et proclame la République, qu’on fait de pareils reproches, n’est-ce point à dégoûter les martyrs du peuple de mourir pour lui ?

Ils traversèrent toutes ces halles où, sur les tables tachées de vin, restaient des verres à moitié vides, et l’on gagna la maison de Pétion.

Là, en effet, comme le mot d’ordre en avait été donné aux girondins avant de se séparer, toute la Gironde était réunie.

En entrant dans la salle de la réunion, Lodoïska aperçut Louvet, courut à lui, lui sauta au cou en criant :

– Je t’ai retrouvé, je ne te quitte plus.

Alors, entraînant son amant dans un angle de la salle, elle laissa à Jacques Mérey le soin de tout expliquer.

Alors Jacques Mérey, en omettant seulement sa conférence avec Danton, raconta comment il avait rencontré Lodoïska et ajouta ce qu’il avait vu et entendu.

Alors la majorité des girondins décida qu’il était inutile d’aller braver la mort à la Convention ; une séance de nuit était plus dangereuse encore, dans les circonstances où l’on se trouvait, qu’une séance de jour, et, on l’a vu, la séance du jour[Par GaelleGuilissen] [la séance du jour] "la séance de jour" avait été plus que tumultueuse.

Chacun alors chercha l’asile où il pourrait passer la nuit. Vergniaud et Jacques Mérey déclarèrent que rien ne les empêcherait d’aller à la Convention. Quant à Pétion, au lieu d’aller chercher dehors un asile, après avoir écouté ce que Lodoïska et Louvet lui disaient du péril couru par lui, il alla à la fenêtre[Par GaelleGuilissen] [il alla à la fenêtre] "il alla tranquillement à la fenêtre", l’ouvrit, étendit la main au-dehors, et, la rentrant toute mouillée :

– Il pleut, dit-il, il n’y aura rien.

Et, quelque supplication qu’on lui fît, il refusa de quitter la maison.

Jacques Mérey, qui était resté plus inconnu que les autres et plus populaire en même temps, parce que c’était lui qui était venu apporter la nouvelle de la victoire de Valmy et de celle de Jemmapes[Par ClaireCheymol] Voir la note du chapitre 27 consacrée à Valmy et les chapitres 34 et 35 qui narrent la bataille de Jemmapes. La bataille de Jemmapes (6 novembre 1792), menée par le général Dumouriez, oppose l'armée des soldats volontaires français à l'armée d'Autriche. Dumas, la comparant à la bataille de Valmy,"victoire d'une armée", souligne qu'elle est "la victoire d'un peuple" (chapitre 35)., offrit sa chambre à Louvet et à Lodoïska, à peu près sûr que son logement, où il ne recevait personne, auquel personne ne lui écrivait, était inconnu des assassins.

Puis, lorsqu’il les eut installés chez lui, il marcha droit à la Convention, où il trouva Vergniaud déjà établi sur son banc.

Cette colonne qui avait rencontré Lodoïska et Jacques Mérey, cette colonne qui s’avançait jetant l’insulte et la menace aux girondins, se rendait à l’imprimerie de Gorsas, rédacteur en chef de la Chronique de Paris, celui-là même qui avait annoncé, comme nous l’avons dit, que Liège n’était pas prise par les Autrichiens, au moment où les Liégeois proscrits, fugitifs, se répandaient dans les rues de Paris, augmentant par leur présence la haine que l’on portait aux girondins.[Par ClaireCheymol] En 1791, l’armée autrichienne écrase la révolution liégeoise qui avait débuté en 1789 et restaure le pouvoir en replaçant le prince-évêque Hoensbroeck sur le trône épiscopal. De nombreux liégeois, menacés de représailles, s’exilent alors à Paris. [Par GaelleGuilissen] [augmentant par leur présence la haine que l'on portait aux girondins.] Fin de la partie du chapitre publiée dans Le Siècle du 26 février.

Les émeutiers déchirèrent les feuilles déjà tirées, brisèrent les presses, dispersèrent les caractères et pillèrent les ateliers.

Quant à Gorsas, un pistolet à chaque main[Par GaelleGuilissen] [un pistolet à chaque main] "un pistolet de chaque main", il passa inconnu au milieu des assassins qui demandaient sa tête, agitant ses pistolets et criant comme les autres :

– Mort à Gorsas !

À la porte, il trouva un flot de peuple si épais qu’il craignit d’être reconnu par les imprimeurs de quelque autre presse ; il se glissa dans une cour par une porte entrouverte qu’il ferma derrière lui, puis il sauta par-dessus le mur de cette cour, et s’en alla droit à la section dont il faisait partie.

La section résolut d’aller avec lui porter plainte à la Convention.

Pendant ce temps-là, les émeutiers décidaient d’en faire autant chez Fiévée, qui, comme Gorsas[Par ClaireCheymol] Voir note consacrée à Gorsas et Fiévée au chapitre 46 : " Surge carnifex"., publiait une feuille girondine.

Comme chez Gorsas, tout fut pillé, brûlé, jeté à la rue.

La colonne dévastatrice ne comptait pas se borner là. Elle alla à la Convention pour y demander la mort de trois cents députés. On sentait Marat derrière toutes ces demandes. Marat procédait toujours par chiffres.

Mais voilà que, tandis que les émeutiers entraient d’un côté, Gorsas et les membres de la section[Par GaelleGuilissen] [Gorsas et les membres de la section] "Gorsas et les membres de sa section" entraient par l’autre comme accusateurs. Gorsas, tenant toujours ses deux pistolets à la main, s’élança à la tribune.

Inviolable à double titre, comme journaliste, comme membre de la Convention, il venait demander justice contre ceux qui avaient brisé ses presses.

Les émeutiers s’arrêtèrent étonnés : ils venaient comme accusateurs des girondins, et voilà qu’ils étaient accusés comme pillards, comme voleurs et comme assassins.

Un député alors monta à la tribune, c’était Barrère[Par ClaireCheymol] Bertrand Barrère (1755-1841), avocat élu à la Constituante puis à la Convention. Versatile dans ses opinions politiques, il soutient la plaine puis se rallie à Robespierre. Brillant orateur, il est le porte-parole du Comité de Salut Public pour lequel il rédige de nombreux rapports. .

Il se tourna vers les émeutiers :

– Je ne sais pas, dit-il, ce que vous venez chercher ou demander ici ; je sais seulement que l’on a parlé cette nuit de couper des têtes de députés. Citoyens, dit-il en étendant vers eux une main menaçante, sachez, une fois pour toutes, que les têtes des députés sont bien assurées ; les têtes des députés sont non seulement posées sur leurs épaules, mais sur tous les départements de la République. Qui donc oserait décapiter un département de la France ? Le jour où ce crime s’accomplirait, la République serait dissoute. Allez, méchants citoyens, ajouta-t-il, et ne revenez plus dans de semblables intentions.

Les émeutiers délibérèrent un instant. Puis un des chefs s’avança, protesta de son dévouement et de celui de ses hommes à la République, et demanda à défiler devant les représentants au cri de « Vive la nation ! »[Par ClaireCheymol] Voir note du chapitre 27 : "Kellermann".

Cette faveur leur fut accordée[Par GaelleGuilissen] [Cette faveur leur fut accordée] "Cette faveur lui fut accordée" (sic).

Au moment où ils passaient devant les bancs de la Gironde, occupés seulement par Vergniaud et par Jacques Mérey, tous deux se levèrent, croisèrent les bras en manière de défi.

Cette nuit, nuit du 10[Par ClaireCheymol] Le 10 mars 1793, la Convention décrète la levée en masse de 300 000 hommes dans tout le pays pour protéger les frontières. Le même jour, à l’initiative de Danton elle institue le « tribunal révolutionnaire ». au 11 mars[Par ClaireCheymol] L’un des premiers soulèvements de la guerre de Vendée, dit « les massacres de Machecoul » a lieu le 11 mars 1793. Refusant la levée en masse décrétée par la Convention, les paysans vendéens prennent les armes, marchent sur Machecoul et tuent de nombreux soldats de la République. , la Convention, n’ayant plus ni argent, ni armée organisée, ni force intérieure, ni unité qui assurât son existence, la Convention créa ce fantôme sanglant qui épouvante l’Europe depuis près d’un siècle et qui fit la Révolution[Par GaelleGuilissen] [qui fit la Révolution] "qui a fait la révolution" si longtemps incomprise :

LA TERREUR ![Par ClaireCheymol] La Terreur est une période de la Révolution française caractérisée par une justice arbitraire et des exécutions de masse. La mise en place d'un tribunal révolutionnaire est votée en mars 1793, ainsi que la création des comités de surveillance chargés de dresser la liste des suspects et d'établir contre eux des mandats d'arrestation.

On l’avait invoquée armée d’un glaive contre Paris, Paris la renvoya armée d’une hache au monde.

L’armée, vaincue non point par la lutte, par des combats[Par GaelleGuilissen] [par des combats] "par les combats", mais par le doute et la lassitude, l’armée, démoralisée, fuyait devant l’ennemi ; elle allait rentrer en France, livrer la France !

Elle vit la Terreur à la frontière, elle s’arrêta et fit face à l’ennemi.

Cette armée, c’était tout ce qui restait à la République. Rien à envoyer à Lyon ; rien à envoyer à Nantes.

Nos volontaires étaient à peine suffisants pour maintenir la Belgique qui nous échappait.[Par ClaireCheymol] Après la bataille de Jemmapes, le général Dumouriez prend le contrôle de la principauté de Liège et des Pays-Bas autrichiens. En 1793, alors que les citoyens liégeois plébiscitent la réunion de la principauté à la France, les autrichiens restaurent le pouvoir du prince-évêque lors de la bataille de Neerwinden les opposant à l’armée française (18 mars 1793).[Par GaelleGuilissen] [pour maintenir la Belgique qui nous échappait.] On trouve ici un retour à la ligne dans le journal. On envoya nos volontaires en Belgique.

À Lyon, Collot-d’Herbois[Par ClaireCheymol] Jean-Marie Collot-d’Herbois (1749-1796), dramaturge, conventionnel montagnard et membre du comité de salut public, est connu pour sa mission à Lyon sous la terreur au cours de laquelle il écrase la révolte fédéraliste et ordonne la destruction de la ville. Président de la Convention en 1794, il contribue à la chute de Robespierre avant d’être déporté en Guyanne lors de l’insurrection du 12-Germinal. ; à Nantes, Carrier[Par ClaireCheymol] Jean-Baptiste Carrier (1756-1794), conventionnel appelé à réprimer les soulèvements contre-révolutionnaires, est un des acteurs les plus célèbres de la Terreur. Réputé pour son caractère sanguinaire, son nom est associé aux noyades de Nantes : entre novembre 1793 et février 1794, des milliers de personnes suspectées par la République sont noyées dans la Loire sur ses ordres. . C’est-à-dire la Terreur !


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