CAUSES SECRÈTES DE LA RÉVOLUTION Du 9 au 10 Thermidor
Je dois au peuple ma justificationVilate introduit son texte en le présentant comme l’accomplissement d’un devoir pour le peuple dont il cherche l’approbation. Il s'adresse au peuple à de multiples reprises dans le texte. ; elle dérive des causes secrètes des événements des 9 et 10 thermidor.
J’ai été juré au tribunal révolutionnaire de ParisLe tribunal révolutionnaire est créé le 10 mars 1793 dans l'objectif d'éviter que les massacres survenus en septembre 1792 ne se reproduisent. C'est un tribunal à dessein politique où les accusés ne peuvent pas faire appel., et je suis entré dans l’intimité des hommes, qui depuis le 31 mai 1793, ont joué les premiers rôles sur le théâtre sanglant de la révolution.
L’enthousiasme du beau et de la vertu, aliment ordinaire d’un cœur neuf et sensible, enflammé par l’espoir de la régénération d’un grand peuple, annoncée et promise avec tout l’éclat, tout le prestige de l’amour de l’humanité, m’avait lancé dans la carrière révolutionnaire Vilate se présente comme un bon révolutionnaire : il veut en effet montrer qu'il est militant non pas de la Terreur mais bien des premières valeurs qui ont poussé le peuple à se révolter., et porté à figurer, sans m’en apercevoir, dans ces scènes tragiques, décorées des noms de vertu, de patriotisme. Hélas ! je serais devenu un nouveau SéïdeSéïde est l'un des personnages de Voltaire dans la pièce de théâtre Le Fanatisme, ou Mahomet le prophète (1736). Il est inspiré de Zayd ibn Harithah, esclave affranchi et fils adoptif de Mahomet. Ce personnage est caractérisé par son aveuglement., si la connaissance des intrigues et des passions ne m’eût dessillé les yeux, et n’eût fait disparaître mes illusions. J’ai eu le courage d’inspirer des défiances ; les MahometMahomet : autre personnage de la pièce de Voltaire Le Fanatisme, ou Mahomet le prophète. Dans la pièce, Mahomet se sert de la religion à des fins politique. L'auteur dénonce le fanatisme et l'intégrisme religieux. Voltaire vise l'intolérance de l'Eglise catholique., les OmarAutre personnage de la pièce Le Fanatisme ou Mahomet, le Prophète de Voltaire. Omar est sous les ordres de Mahomet. Il fera arrêter Séïde pour le meurtre de Zopire, tout en sachant pertinemment que c'était Mahomet qui avait ordonné l'assassinat. Zopire voyait en Mahomet la cause de la guerre. Mahomet était en réalité jaloux de Séïde, amoureux de Palmire. redoutant ma langue véridique et babillarde, m’ont précipité, quelques jours avant leur chute inattendue, dans une des mille et mille bastilles, dont ils avaient couvert chaque point de la république.
La vérité, grâce à la liberté de la presse, va sortir des tombeaux des vivants. Je croirais violer les droits sacrés de la patrie, si je ne disais pas ce que je sais, ce qu’ignorerait peut-être le monde. Mon intérêt n'est rienEn écrivant cet ouvrage, Vilate espérait en réalité obtenir sa libération.. Si mon innocence résulte des choses cachées que je vais divulguer, le danger imminent auquel je me dévoue, me conseillerait le silence : j’ai la satisfaction de préparer des matériaux à l’histoire.
Mon âge est de 26 ans ; je suis né à AhunIl ne donne pas sa date de naissance précise. Il est né le 9 octobre 1767 (source : data.bnf.fr)., département de la Creuse, petite ville où la pureté des habitudes et l’innocence des mœurs éloignent à peine ses habitants de la simplicité touchante de la nature. Mon enfance y a recueilli le désir de la liberté, et puisé le sentiment de l’égalitéVilate prétend ici être prédisposé depuis toujours à être un bon révolutionnaire. En effet, il loue les valeurs fondamentales de la Révolution et les fait devenir siennes.. Les années de ma jeunesse ont été employées aux études.
L’histoire des nations qui ont paru sur la terre, et qui n’existent plus que dans ses pages immortelles, m’a de bonne heure appris la cause de la naissance et de la décadence des empires. Parmi les peuples innombrables, perdus pour nous dans l’immensité des temps, mon imagination s’était portée de préférence sur ces antiques Égyptiens, inventeurs des plus hautes sciences. Elle s’était passionnée pour ces Grecs, si vantés par leur amour de la liberté, mais qu’ils ont forcée à fuir de leur sein par les inquiétudes de cet amour même; elle s’est étonnée à l’aspect de cette Rome. . . .
Vilate valorise son éducation, et notamment son apprentissage de l'Histoire. Il définit même celui-ci comme stimulateur intellectuel de son activisme politique.
Veuve d'un peuple roi, mais reine encor du monde. Citation extraite de l'ode à Monsieur sur son voyage en Piémont de Nicolas Gilbert publiée en 1776. Elle fait référence à la ville de Rome.
Partout j’ai vu les peuples sous le joug de la tyrannie, et toujours la proie d’un petit nombre d’ambitieux et d’hypocrites, teints du sang des hommes, et spoliateurs des richesses de la terre. O ! comme mon tendre cœur palpitait de joie à l’apparition de la révolution française, qui semblait devoir procurer le bonheur au peuple le plus généreux de l’Europe, et donner à l’Univers l’initiative de l’insurrection contre tous ses oppresseurs. O ! comme mon tendre cœur tressaillait à l’idée de cette tribune nationale, où la vérité à jamais fixée, devait citer et accuser tous les abus, tous les vices, tous les crimes ! Elle est reculée de mille siècles, disais-je, l’époque où les voyageurs du nouveau monde viendront dans l’ancien méditer sur les révolutions, foulant sous leurs pieds ses superbes monuments. Longtemps encore ils iront avec nos Pythagores français (1), s’asseoir à l’ombre du vert palmier, au milieu des ruines de Médine, et chercher l’endroit de l’Afrique où fut l’antique Thèbes aux cent portes !
(1) Ruines de VolneyVolney écrit Les Ruines ou Méditation sur les révolutions des empires en 1791. Il veut dégager la «leçon des ruines» en prenant pour prétexte les ruines antiques pour soutenir le rêve d'un progrès de l'humanité. Il critique l'homme qui méconnaît sa nature propre et qui n'a pas l'intelligence des lois qui le régissent. Cette méconnaissance conduit à la ruine des empires..