Corpus Causes secretes de la Revolution

Division 3 : l’arrivée à Paris

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Plein d’ivresse révolutionnaire, j’arrivai à Paris le 26 mars 1792. Je parus aux jacobinsLes Jacobins sont un club qui propose des assemblées ouvertes et constitue un groupe de pression. La chute de Robespierre entraîne la dissolution du club en novembre 1794. et dans les assemblées générales. Le 10 mars de l’année 1793, j’accompagnai, comme secrétaire de la commission, YsabeauClaude Alexandre Ysabeau, né le 14 juillet 1754 à Glen et mort le 31 mars 1831 à Paris, était un prêtre, professeur, curé et député à la Convention. Il réprima avec Jean-Lambert Tallien la révolte fédéraliste de Bordeaux. et Neveu[Par Tatiana Moisson] Etienne Neveu, né le 20 mars 1755 et mort le 18 octobre 1830 à Mauléon. Il siégeait parmi les modérés à la Convention et n'a pas eu de rôle très important lors de la Révolution., représentants du peuple envoyés dans le Midi. Dans ces contrées, le système du fédéralisme se développait d’une manière effrayante. Que de périls ! que de dangers ! que d’écueils ! Le flambeau de la guerre civile était près d’être allumé à Bordeaux, lorsqu’on insinua à Ysabeau et Neveu (1) de m’envoyer dans cette ville y sonder l’opinion, et d’en rendre compte ensuite au comité de salut public. Les esprits bordelais étaient tellement échauffés, que sans les avertissements de Laïs (2) j’aurais cessé d’exister. Je me hâtai d’arriver à Paris : deux objets particulièrement m’ont fait connaître. D’abord, une adresse au nom des sans-culottes méridionauxAdresse de Sempronius-Gracchus Vilate, à la Convention nationale, au nom de tous les sans-culottes méridionaux. Imprimée par ordre du Comité de salut public de la Convention nationale, Paris, Imprimerie patriotique et républicaine, 10 pages.
Source : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6259211b
: le comité de salut public l’a fait imprimer et répandre avec profusion. En second lieu, le rapport fait à ce comité sur la situation politique des départements parcourus[Par Claire Simonet] De Nos maux et des remèdes qu'il faut y apporter, par S.-G. Vilate, 6 septembre 1793, l'an 2 de la République française. Imprimé par ordre du Comité de salut public de la Convention nationale, Paris, Imprimerie nationale, 1793, 9 pages.. Hérault-SéchellesMarie-Jean Hérault de Séchelles, né à Paris le 20 septembre 1759 et guillotiné à Paris le 5 avril 1794, était un homme politique français et député à la Convention, proche de Danton. Il contribua à la formation du premier tribunal révolutionnaire. Il fut aussi l'un des principaux rédacteurs de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1793., CouthonGeorges Couthon, né le 22 décembre 1755 et guillotiné le 28 juillet 1794 à Paris, était un avocat, homme politique et révolutionnaire français. Il fut accusé avec Maximilien de Robespierre et Louis Antoine de Saint-Just de former un "triumvirat" dictatorial et exécuté en même temps qu'eux. et Barère furent les seuls membres alors présents. Barère me marqua le plus d’honnêtetés ; il m’engagea à l’aller voir, et me reçut avec amitié. On m’avait parlé de récompense pécuniaire, je fis voir ma répugnance sur cette offre. C’était, disait-on, en attendant l’occasion de me présenter une place. Hérault et Barère me logent dans les Tuileries au pavillon de FlorePlusieurs comités du gouvernement révolutionnaire étaient installés au pavillon de Flore, notamment le Comité de salut public dont faisait partie Robespierre. (3).

(1) Je les quittai avec regret, muni du certificat le plus honorable.

(2) Fameux acteur de l’opéra français.

(3) Robespierre n’a eu aucune part à cet arrêté.

Que l’on se peigne ma joie, d’être logé dans le palais de l’assemblée du plus grand peuple de l’UniversHyperbole désignant le peuple français. ; j’avais concouru de mes faibles armes, dans la journée immortelle du 10 août, au triomphe éclatant remporté sur l’héritier d’une vieille monarchie de quinze siècles. La vue qu’offre l’appartement est admirable. Il serait impossible de donner une idée de la beauté, de la grandeur d’un spectacle si brillant, si varié, si magnifique. En vérité, je me croyais transporté avec les Brutus, les Publicola dans l’antique Capitole, après l’expulsion des TarquinsC'est-à-dire, dans l'histoire romaine, le passage de la monarchie à la république. Vers 510-506 av J.-C. Junius Brutus contraint Tarquin le Superbe à l'exil et fonde la République romaine.. Mes regards, comme forcés de tomber dans le jardin, s’arrêtaient avec illusion sur la belle statue de LucrèceAutre référence à la fin du règne des Tarquins. Les Tarquins dominent Rome avant la République, de 616 à 509 av JC. Le fils de Tarquin le Superbe, abuse d'une femme mariée, Lucrèce, épouse d'un dignitaire romain. Elle demande à son mari, Tarquin Collatin, ainsi qu'à son père, de venger son honneur avant qu'elle ne mette fin à ses jours. Les deux hommes, tous deux parents de Tarquin le Superbe, le renversent et instaurent la République. Vilate fait ici un parallèle avec le 10 août 1792, jour de la prise des Tuileries qui est le château du roi à Paris. Celui-ci est emprisonné et le peuple envahit le château. C'est ce jour-là que la rupture politique est la plus importante et la plus marquante car c'est à ce moment-là que les institutions nées des États Généraux ne peuvent plus exister et que l'Assemblée se dissout. frappée au sein d’un coup du poignard qu’elle tient encore à la main.


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