Q
Lettrine Q : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k8630604m/f249.item.texteImage
[Par Nathalie Preiss] Seules deux entrées de la lettre « Q », « Quatrain » et « Quiproquo », parurent dans Le Charivari du 5 août 1870. Les autres entrées parurent toutes dans la tranche complémentaire, « Pacte (de Bordeaux)-Quête », du 22 mars 1873, en vue de l’édition en volume. Mais, dans cette édition, disparaît l’entrée : « Querelle — Eh ! ben oui, j’bas ma femme, mais c’est parce qu’elle m’adore… Tout le monde sait que les soufflets, ça ranime le feu ! / (Un cynique) ». Seront indiquées, au fil du texte, les variantes entre les différentes parutions.QUADRILLE — Moi, la seule figure qui me charme, c'est celle de ces jobards[Par Manon Lorrain] Dans l’argot de l’époque, le « jobard » désigne une dupe, un « gogo » (voir l’entrée « Affaires »), et, si l’on « balance » les dames, c’est que ce quadrille est en fait cette danse échevelée, mise à la mode en 1840, le « cancan » (voir la note associée à ce mot dans la Préface). Entrée apparue dans la tranche complémentaire du 22 mars 1873, en vue de l’édition en volume. de maris qui sourient pendant qu'on balance leurs dames.
QUALITÉ (homme de) — Un monsieur qui ne se doutait guère que le suffrage universel le forcerait à compter avec les hommes de quantité[Par Manon Lorrain] Méfiance à l’égard du suffrage universel institué par la Seconde République, réduit à certaines consultations sous le Second Empire (référendum, élection des députés du Corps législatif), rétabli pour l’élection, le 8 février 1871, de l’Assemblée nationale constituante qui donna une majorité écrasante aux monarchistes (légitimistes ou orléanistes) contre les républicains. Entrée apparue dans la tranche complémentaire du 22 mars 1873, en vue de l’édition en volume..
QUATRAIN — Un oiseau à quatre pattes[Par Manon Lorrain] Métaphore, née peut-être, pour la rime, d’une analogie avec le chant du « serin », appliquée à la strophe de quatre vers qu’est le quatrain..
QUESTION — Ce sont ceux à qui on l'appliquait qui n'aimaient pas jouer aux quatre coins[Par Manon Lorrain] Interrogatoire des supposés hérétiques, mené par le tribunal de l’Inquisition dans l’Église catholique (voir les entrées « Auto-da-fé », « Inquisition »), la question s’apparentait à la torture d’où l’idée que, pour y échapper, l’accusé était obligé de sauter d’un coin à l’autre de la pièce où il était mis à la question, comme l’enfant jouant au jeu des quatre coins. Entrée apparue dans la tranche complémentaire du 22 mars 1873, en vue de l’édition en volume. !
QUÈTE — Pour les frais du culte, s'il vous plaît[Par Manon Lorrain] Satire anticléricale de l’offrande faite en espèces sonnantes et trébuchantes par les fidèles, dans l’Église catholique, avant le « sacrifice » de la messe, qui désigne celui du Christ lors de l’eucharistie. Entrée apparue dans la tranche complémentaire du 22 mars 1873, en vue de l’édition en volume. !...
Regardez les visages pendant que les mains fouillent dans les poches, et vous verrez que, pour la plupart, c'est ce moment-là qui est le vrai sacrifice de la messe.
QUIPROQUO — Avoir besoin d'un Talleyrand et prendre un Benedetti[Par Manon Lorrain] À l’inverse de Talleyrand, le parangon de la diplomatie française, qui, en 1815, après la chute de Napoléon, avait redonné toute sa place à la France dans le « concert européen », lors du Congrès de Vienne, Vincent, comte de Benedetti (1817-1900), ambassadeur de France en Prusse, avait échoué dans ses négociations auprès du roi de Prusse, Guillaume Ier, qui refusa de s’engager à ne présenter aucun prétendant au trône d’Espagne ; aussi Benedetti ne put-il empêcher la dépêche d’Ems, porteuse de ce refus, dont la formulation blessante, due à Bismarck, fut à l’origine de la déclaration de guerre de la France à la Prusse, le 19 juillet 1870 (voir l’entrée « Accordéon »)..