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Le sort en était jeté : j’allais entrer dans la voie des réformes. Avant mon élévation, la compagnie offrait un bizarre assemblage de pantalons incohérents, d'oursons dégradés, de plaques irrégulières, de buffleteries anomales. Point d'aspect guerrier, point de tenue militaire. On venait en capote ou en frac, avec ou sans sac ; les fusils étaient de vingt modèles différents, à capucines de fer ou de cuivre, longs ou courts, pourvus ou non de bandoulières, à chiens ou à pistons, Si quelques voltigeurs plus soigneux portaient la guêtre d'ordonnance, d’autres poussaient l'oubli du décorum jusqu’aux bottes vernies et aux souliers de couleur. C’était une marqueterie affligeante. Le maniement du fusil s’exécutait sans ensemble, sans précision ; chacun prenait son rang comme il l’entendait, le nain près du colosse, et les ventres les plus remarquables de la compagnie en serre-files. Deux hommes surtout, le plumassier et le coquetier, dépassaient toujours l’alignement d’un demi-mètre ; ils jouissaient l’un et l’autre d’une santé déplorable à laquelle je n’ai jamais pu les faire renoncer. Ce sont les seuls voltigeurs de la compagnie qui y aient mis de l’entêtement.
En homme prudent, je ne brusquai pas la métamorphose; seulement, dès la première garde, je passai une inspection sévère. Oscar m’a dit depuis que je me montrai sublime de pose, de coup d’œil et d’à-propos. Les rangs étaient ouverts ; je parcourus les deux fronts, examinant mes soldats un à un sous toutes leurs faces. Mon regard d'aigle allait surprendre les moindres défectuosités de la tenue, et, dès lors, la compagnie put voir qu’elle avait affaire à un connaisseur. Quelques mots familiers, à l’instar du grand homme, animaient la scène et lui donnaient le caractère tout à fait impérial.
« Martin, disais-je à l’un, vous avez là un pantalon qui est légèrement banlieue ; tâchez de vous culotter autrement à la prochaine garde, mon camarade.
— Ah çà, et vous, Chapoulard, disais-je à un autre, quel est ce briquet qui vous bat dans les jambes ? Prenez garde ! avec des mollets de ce calibre, on peut prendre feu ! Vous incendierez la compagnie, mon garçon.
— Patouillet, reprenais-je en m’adressant à un troisième, votre giberne ressemble à la boîte d’un facteur de la poste. Faudra me changer ça, mon ami. »
Ces reproches, distribués çà et là, devant le front de la compagnie, excitaient des rires universels, et j’étais bien convaincu que les voltigeurs ainsi admonestés se surveilleraient davantage à l’avenir. En revanche, quand je passais devant un sujet plus soigneux et mieux brossé que les autres, je ne manquais pas de l’encourager du geste et de la voix.
« Tenue ficelée, parole d’honneur !... Voltigeur modèle !... Chic militaire, vraiment !... Avec cent mille fantassins de ce calibre, je ferais la campagne de Russie !... Tous les anciens ne sont pas morts !... Bravo, camarade, voilà qui est proprement astiqué ! »
Et ainsi du reste, toujours avec la même aisance et facilité. Ce plan de conduite, imité du plus grand guerrier moderne, qui peut-être I’avait lui-même emprunté à l’antiquité, eut un succès prodigieux. Dès la seconde garde, la tenue de la compagnie était singulièrement améliorée. L’armement était plus régulier, l’habillement moins disparate. Évidemment, on se piquait d’honneur ; on s’associait à ma pensée secrète. Pourtant ce n’étaient encore là que des préliminaires ; j’avais des projets plus vastes, plus étendus. Autour de moi, dans les postes du drapeau, dans les revues générales, j’entendais citer deux ou trois compagnies qui passaient pour des types de perfection citoyenne : on en parlait en mille endroits, et au Carrousel surtout. Quand elles défilaient dans les rues de Paris, un murmure d’admiration s’élevait le long du chemin, et leur formait une sorte de cortège. Adoptaient-elles un insigne, un ornement, à l'instant même une épidémie d’imitation se déclarait sur les deux rives de la Seine ; toutes les légions faisaient acte de plagiat. Quelle gloire pour une compagnie, que de donner ainsi le ton et de régner sur l’uniforme ! La faveur de la ville et de la cour, les applaudissements de la foule, les sourires de Sa Majesté, les suffrages des princes, tout ce que le succès a d'enivrant, tout ce que la popularité renferme de charmes, s’attachaient à une position pareille, et formaient une sorte d’auréole autour des créateurs de ces corps privilégiés. Voilà où je voulais en venir ; voilà quel rêve remplissait mes jours et troublait mes nuits. Éclipser la compagnie du Puget, lui enlever l’empire, me faire un piédestal de ses sacs humiliés et un arc de triomphe de ses plumets déchus, telle fut ma prétention, tel fut mon orgueil.
Oscar attisait cette vanité : le Machiavel avait son but. Depuis quinze jours il épuisait les couleurs de sa palette pour me créer un uniforme qui éclipsât tous les uniformes connus. Selon son habitude, il s’était laissé aller au vert ; mais vert et bleu ne se mariaient pas ensemble. J’élevai des objections ; il résista d’abord : son culte pour le vert allait jusqu’au fanatisme. Je me fâchai, et finis par obtenir qu’il se rabattrait sur le jaune : l’abus du jaune était moins dangereux. Dans ces conditions, il exécuta mon fantassin, celui que je voulais présenter à la compagnie comme idéal. Voici à quoi nous nous arrêtâmes : Guêtres d'ordonnance ; pantalon bleu, aisé, sans sous-pieds, avec bande jaune et deux lisérés jaunes ; ourson à plaque jaune, orné d’une torsade jaune, comme les chasseurs de la garde impériale ; épaulettes jaunes, frac à boutons jaunes et aiguillettes jaunes. À ces détails, Oscar voulait ajouter une buffleterie jaune ; mais je m’opposai à cet excès, qui nous jetait dans les couleurs de la gendarmerie. J’adoptai le sac avec une giberne à plaque jaune. Les fusils devaient avoir des capucines en cuivre, ainsi que la garniture ; la bandoulière était de rigueur, attendu que je préméditais l’exercice à feu(1)Il n'est pas sans intérêt de rappeler que ceci se passait à l’époque où l’uniforme était arbitraire, et avant qu'une loi en eût fixé définitivement tous les détails.. Ces accessoires une fois réglés, Oscar dessina et coloria mon voltigeur-modèle. Pour ne pas se gâter complètement la main, il lui passa une couche de vert sur le visage, et me fournit un spécimen assez remarquable. Il est vrai que je lui avais prodigué mes conseils.
J’étais résolu à frapper le grand coup. Le premier jour où la compagnie se trouva de nouveau convoquée, je fis exécuter un roulement significatif et former le cercle. Tous les gradés étaient à mes côtés : la réunion avait quelque chose de solennel. Quand le silence se fut établi, je pris la parole :
« Camarades, leur dis-je, les grandes institutions ne vivent que par la tenue : hors de la tenue point de salut pour elles. Sous ce rapport, la compagnie laisse beaucoup à désirer ; elle manque d’esprit de corps, d’émulation, de discipline. Les grenadiers du Puget lui marchent sur le ventre. Cela durera-t-il toujours, répondez-moi ?
— Non ! non ! répétèrent à la ronde nos voltigeurs.
— À quoi cela tient-il, camarades ? À quatre ou cinq brimborions qui donnent à l’homme l'air troupier, l’air ric-à-rac, le galbe militaire et l’œil à dix pas devant lui ! Voilà où gît le lièvre. De quoi se compose, après tout, cette compagnie du Puget ? D’huissiers, de procureurs, de détaillants, d’épiciers, de tailleurs, exactement comme la nôtre. Ces gens-là n’ont subjugué aucune espèce de Trocadéro. Eh bien, ils font de l’effet ; ils simulent parfaitement les vieux de la vieille.
— Parfaitement, reprit Oscar, pour appuyer l’impression que produisait mon discours.
— Aussi les gloires, les honneurs sont pour eux. On dirait qu’ils sont toute la garde nationale : le père Lobau les comble de poignées de main, le colonel Jacqueminot les porte dans son cœur, l’état-major du Carrousel leur fait passer du champagne aux jours de garde, la cour même les voit d’un très-bon œil. Un de ces quatre matins on les décorera en masse.
— En masse, dit Oscar faisant écho.
— Voltigeurs, repris-je en élevant la voix, voilà un exemple. Les compagnies sont ce qu’elles veulent être. Quand vous le voudrez, il n’y aura pas dans Paris de soldats citoyens dignes de vous déboutonner les guêtres. Logez cela sous vos oursons, et nous donnerons du fil à retordre aux plus fendants. »
Évidemment mon auditoire était ému, ébranlé. Les voltigeurs prodiguaient les signes d’adhésion, ils échangeaient entre eux des paroles d’assentiment. Je ne laissai pas refroidir les impressions favorables. Prenant des mains du sergent-major les deux gravures coloriées, je les fis circuler dans les rangs, où elles obtinrent un accueil enthousiaste. La couleur jaune saisissait l’œil, et Oscar avait eu le soin d’y répandre des tons dorés qui flattaient beaucoup le regard.
« Voltigeurs, leur dis-je, voilà votre type, que vous en semble ? » Il n’y avait pas à s’y méprendre, le costume était adopté : à peine deux ou trois partisans de l’ancien capitaine osaient-ils hasarder quelques critiques de détail. Je me recueillis alors, et ajoutai :
« Camarades, ce n’est pas tout que le costume : il y a encore la discipline. Dans la garde nationale elle ne peut être que volontaire : ce sont des arrangements de famille. Voici donc une petite charte que je vous propose, et sur laquelle nous aurons à délibérer, article par article. On prendra l’engagement d'honneur de s’y conformer. »
CHARTE DE LA COMPAGNIE PATUROT.
Art. 1er. La compagnie adopte à tout jamais, comme costume de rigueur, grande et petite tenue, les deux modèles ci-annexés, dessinés et coloriés par M. Oscar, peintre ordinaire de Sa Majesté.
Art. 2. À partir du 1er mars prochain, la compagnie sera costumée tout entière conformément aux modèles. Les délinquants seront punis d’une amende de 10 fr. pour chaque garde de retard.
Art. 3. Si les infractions au costume ne sont pas générales, mais partielles, l'amende sera de 1 fr. pour chaque article en contravention.
Art. 4. Les gants de daim sont de rigueur ; les sacs également. L’usage des lunettes et binocles est prohibé sous les armes, sous peine de 1 fr. d’amende, et de 5 fr. pour la récidive.
Art. 5. Les voltigeurs dont les formes dépassent les proportions ordinaires seront invités à suivre un régime plus approprié aux exigences du coup d’œil sous les armes. Ceux qui persévéreraient dans un embonpoint funeste seront relégués au second rang et condamnés à des patrouilles hors de tour, dans l’intérêt de l’alignement général.
Art. 6. Les uniformes, les oursons et les accessoires devront, autant que possible, sortir des mêmes magasins, afin que le confectionnement en soit plus régulier. Les membres de la compagnie se désintéressent formellement de toute prétention à ces fournitures.
Art. 7. Chaque voltigeur recevra un numéro d’ordre, et les dispositions dans les rangs se feront d’après ces numéros. Il sera très-militaire d’appeler un homme par son numéro dans tout ce qui concerne le service.
Art. 8. La compagnie Paturot se décerne à elle-même, dès aujourd’hui, le titre de Compagnie modèle. Elle s’engage, sur l’honneur, à réclamer la restitution des cendres du grand homme.
Art. 9. Le produit des amendes formera une masse destinée à perfectionner le costume. Une cotisation volontaire sera imposée pour l'amélioration des tambours.
Art. 10 et dernier. La compagnie vote, à l'unanimité, des remerciements à M. Oscar, peintre ordinaire de Sa Majesté, pour les deux modèles ci-annexés. De son côté M. Oscar déclare qu il se dessaisit en faveur de la compagnie de la propriété pleine et entière de ces objets d’art.
Fail au Carrousel, le…
PATUROT,
Capitaine en premier.
Pour copie conforme à l'original :
OSCAR,
Sergent-major, et peintre ordinaire de sa Majesté.
Telle était cette pièce, qui complétait et sanctionnait mon plan de réforme. Elle ne passa pas sans difficultés. Un jeune avocat, qui s’était glissé dans la compagnie comme un serpent sous l’herbe, prit la parole, et chercha à établir que la loi que je proposais était une loi draconienne, un souvenir de la féodalité, une déplorable évocation du moyen âge. Nous ne nous attendions pas à cette sortie. Elle nous ébranla un instant ; mais bientôt Oscar recouvra son assurance, et, avec l’intarissable verve qui ne l’abandonnait jamais, il prit à partie cet adversaire imprévu, et lui fit voir qu'il avait un maître dans l’art de la parole. L’avocat sentit qu’il s’était trop engagé. Par un retour adroit et familier à sa profession, il revint sur son point de vue, et prouva que notre projet était empreint d'une libéralité profonde et digne de la civilisation moderne. Ce revirement obtint un grand succès : c’est tout ce qu’avait cherché le stagiaire. Oscar le tint pour un homme d’esprit. Quoi qu’il en soit, la charte de la compagnie Paturot fut dès lors votée à l’unanimité et par acclamations.
Le costume s’exécuta ; et, le premier jour du mois suivant, la compagnie arriva, dans des uniformes neufs, au poste d’honneur des Tuileries. J'avais bien cru m’apercevoir, en la conduisant, que le jaune des parements, des torsades, des plaques, des boutons, des lisérés, des épaulettes, tirait un peu trop l’œil, et je commençais à regretter qu’Oscar se fût montré aussi prodigue de cette couleur. Hélas ! quand le rapin adoptait une nuance, il la portait dans le cœur ; c’était un culte, une idée fixe. Cependant, la tenue de nos voltigeurs offrait une régularité qui rachetait ce que le costume avait de trop voyant. Nous arrivâmes au Carrousel, où le maréchal Lobau nous attendait pour passer son inspection habituelle. Du plus loin qu’il aperçut celte compagnie jonquille, son air devint rogue, son front se rembrunit : le vieux guerrier n'aimait pas les singularités de l’uniforme. Il ne dit rien pourtant, et ordonna quelques évolutions. La compagnie manquait d'instruction militaire ; la manœuvre n’était pas son fort : les voltigeurs s’embarrassaient les uns dans les autres, la queue cherchait la tête, les alignements ne se faisaient qu’avec peine. Tout cela augmentait la mauvaise humeur du soldat de l’empire : il se contenait mal, il laissait percer son mécontentement. Enfin, dans un moment critique, l'explosion eut lieu. Mon second rang tout entier, sur un changement de front, s’égara dans l'espace, et offrit le spectacle du plus affreux pêle-mêle. Le maréchal n’y tint pas.
« Concierge, s’écria-t-il avec sa voix de tonnerre, concierge, fermez les grilles du Carrousel : ces serins-là vont s’envoler !!!
La manœuvre finit sur cette boutade. La leçon était dure ; j’essayai d’en affaiblir la portée. À mes yeux, elle s’adressait moins au costume qu’à l’instruction militaire. Pour mériter le titre de compagnie modèle que nous nous étions décerné, il fallait faire quelques efforts, travailler l'école de peloton, s'élever même jusqu’à l’exercice à feu. C’est ainsi et seulement ainsi que l'on pouvait regagner l’estime du maréchal, et marcher de pair avec les compagnies célèbres dans la milice citoyenne. Oscar se rangea de cet avis, et l’échec fut oublié. Seulement on décida que la compagnie se livrerait désormais à la manœuvre sur une grande échelle. La plaine Saint-Denis fut désignée pour être le théâtre de ces expéditions, et, pendant un mois entier, mes voltigeurs s’y rendirent avec exactitude. Chacun d’eux emportait une trentaine de cartouches; on exécutait des feux de file, des feux de peloton ; on simulait une petite guerre. Les évolutions ordinaires précédaient ou accompagnaient ces opérations stratégiques, et les bons effets d'une pratique soutenue se firent bientôt sentir. Un accident seul put interrompre le cours de cette éducation martiale. En homme défiant, je ne commandais le feu à mes voltigeurs que lorsque je me trouvais hors de la ligne de leurs fusils. Le lieutenant n’avait pas la même prudence, et mal lui en prit. Dans une décharge générale, il reçut à bout portant une baguette oubliée dans le canon. Heureusement le projectile frappa dans les parties charnues, et l'officier, ainsi embroché, en fut quitte pour quatre mois de traitement. Néanmoins, cette circonstance répandit quelque froideur sur l'exercice à feu, et la plaine Saint-Denis fut désormais délaissée.
On devine combien ces passe-temps militaires me détournaient de mon commerce et de mon ménage. Je ne m’appartenais vraiment plus : debout à cinq heures du matin, je rentrais au logis harassé, et n'y apportais pas toujours une humeur accommodante. Évidemment les honneurs me gâtaient et me jetaient dans une vie irrégulière. Malvina ne disait rien encore, elle souffrait en silence. De son côté Oscar s'impatronisait de plus en plus dans la maison. Quelques instances que j'eusse mises à l'attirer vers nos exercices et nos manœuvres, jamais il n'y avait paru. Le diplomate avait eu autre chose en vue : il songeait à gagner le terrain que je perdais, et se mêlait un peu trop des affaires que je négligeais. Mes écarts d'ambition entraient pour beaucoup dans ses chances, et il employait un art perfide à les aggraver.
Un matin que je revenais de l'exercice à feu, Malvina ne se trouva pas, comme d'habitude, dans le magasin. Sans m'arrêter, je gravis l’escalier, ouvris la porte de l’appartement, et allais pénétrer dans la chambre de ma femme, quand je m’aperçus quelle n'était pas seule. Un dialogue était établi ; je distinguai la voix d'Oscar.
« Quoi ! madame Paturot, disait-il, c'est bien votre dernier mot ? — Oui, monsieur Oscar, et n'y revenez plus... Viens ici, Alfred, ajouta ma Lucrèce en s’adressant à son fils, viens donc que je te débarbouille la figure. »
J’entrai sur ces paroles. La mère était occupée de la toilette de son enfant ; Oscar, assis dans un fauteuil, semblait embarrassé, et ma présence fut loin de lui rendre son aplomb. Alors, aucun soupçon ne troublait mon âme : ce fut plus tard seulement que je compris ce que signifiaient les paroles échangées entre le rapin et mon épouse. Chère Malvina ! elle avait plus de bon sens, plus de tête que moi. Au lieu de comprendre le danger des assiduités du peintre, en véritable mari j'eus l'incroyable inspiration de lui dire :
« Oscar, tu déjeunes avec nous, n’est-ce pas ? »
J’étais un homme prédestiné.
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